#histoire de l’art
#regards sur les modèles noires
Passionnée d’histoire de l’art, la chorégraphe Gaëlle Bourges y fait très souvent référence dans ses pièces (OVTR – On va tout rendre, Le Grand Bain 2021). Elle s’intéresse avec (La bande à) LAURA au tableau Olympia d’Edouard Manet, qui provoqua un scandale au Salon de 1865 à Paris. La femme allongée au premier plan a en effet suscité de nombreux commentaires, mais quasiment rien n’a été dit sur celle qui tend un bouquet de fleurs à l’arrière du lit – une prénommée « Laure », qui vivait tout près de l’atelier de Manet. Le regard frontal de la femme blanche a produit plus de littérature que le geste de la femme noire. Même le chat et les fleurs ont été plus commentés. Il s’agit, avec cette pièce, d’inverser la tendance. C’est à dire : de produire un récit où Laure et Victorine sont nommées ; d’inventer des images où les deux modèles sont à égalité non pas seulement l’une vis à vis de l’autre, mais aussi vis à vis du peintre et de l’histoire de l’art – qui a consciencieusement laissé les femmes tomber.